Diversité des cépages et changement climatique

Du le report «Exploiter la diversité des cépages pour s’adapter au changement climatique», publié par l’INRA.

La viticulture est déjà affectée par le changement climatique et les scientifiques étudient différentes stratégies d’adaptation. Les chercheurs de l’Inra et de l’université d’Harvard se sont intéressés à la possibilité d’exploiter la diversité des cépages (ou variétés de vigne) qui sont cultivés mais peu utilisés par les viticulteurs pour s’adapter aux nouveaux climats dans les régions viticoles.

A l’échelle mondiale, seulement 12 cépages (soit 1 % des cépages cultivés) occupent jusqu’à 80 % des vignobles de certains pays. Et dans certains pays comme en Chine, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, ce pourcentage augmente jusqu’à plus du 80 % de leur vignoble. Plus extrême encore, en Chine, 75 % des surfaces sont cultivés uniquement avec un seul cépage, le Cabernet-Sauvignon.

Or, parmi les 1 100 cépages cultivés, certains d’entre eux sont mieux adaptés à des climats plus chauds et ont de meilleurs comportements face à la sécheresse que ces 12 cépages les plus connus et utilisés dans le monde. Il est donc important de mieux connaître et d’expérimenter des cépages venus d’ailleurs dans les différentes zones de production pour évaluer leur potentiel face aux changements futures. C’est notamment ce qui est déjà réalisé dans le dispositif expérimental de la parcelle VitAdapt porté par l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV) qui décrit le comportement et l’adaptation à long terme d’une cinquantaine de cépages en climat bordelais.

Cette étude suggère la nécessité d’impliquer davantage les viticulteurs dans le test et l’évaluation de nouveaux cépages. Il s’agit également d’inciter les viticulteurs à partager leurs données avec les scientifiques, à travers par exemple des expériences de sciences participatives afin de construire ensemble des stratégies pour s’adapter au climat de demain et d’éviter de pâtir des effets négatifs du climat sur leurs productions.

L’étude est publiée dans la revue Nature Climate Change le 2 janvier 2018.