Cite du le dossier “Guide de l’agroécologie en viticulture“, travail collectif de C. Herbin, L. Audeguin, N. Aveline, M. Bouvier, JY Cahurel, R. Cailleau, E. Chantelot, S. Codis, X. Delpuech, MC Dufour, T. Dufourcq, C. Gaviglio, L. Gontier, L. Le Cunff, V. Lempereur, JC Payan, A. Petit, M. Raynal, C. Riou, J. Rochard, G. Sentenac, A. Verges, L. Schio et A. Boy, J. Gautier, publié par l’Institut Français de la vigne et du vin
L’agroécologie implique de repenser son système d’exploitation en utilisant au maximum les fonctionnalités offertes par la nature, que est utilisée comme facteur de production en réintroduisant de la biodiversité dans une dynamique de paysage. L’objectif est amplifier les écosystèmes tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement en réduisant, par exemple, les émissions de gaz à effet de serre ou en limitant au maximum le recours aux produits phytosanitaires. Il s’agit aussi de préserver les ressources naturelles telles que l’eau, l’énergie ou les éléments minéraux.
L’agroécologie implique le recours à un ensemble de techniques en synergie et ne peut pas être assimilée à une technique particulière. Elle considère l’exploitation dans son ensemble. C’est grâce à cette approche systémique que les résultats techniques et économiques peuvent être maintenus ou améliorés tout en améliorant les performances environnementales. Par exemple, la lutte intégrée nécessite de recourir à une combinaison de techniques qui se traduit au cas par cas par:
- Des infrastructures agroécologiques judicieusement composées et disposées, telles que des haies, des talus, des bosquets… Ces éléments servent d’habitats et de connexions écologiques aux insectes auxiliaires et favorisent donc leur développement.
- Des pratiques agricoles favorables telles que l’allongement des rotations, en diversifiant les cultures et en respectant certaines règles agronomiques. Ainsi, l’alternance de cultures d’hiver et de cultures de printemps limite le développement des adventices.
- Les mélanges d’espèces et de variétés ayant des résistances différenciées à des maladies et ravageurs de façon à limiter leurs vitesses de pullulation.
- L’observation fine des parcelles avant le déclenchement en dernier recours de traitements phytosanitaires «en mosaïque» plutôt qu’uniformes et massifs.
Pour la viticulture, 5 thématiques ont été retenues:
- Préserver et développer la biodiversité: implantation de haies et de bandes enherbées, réduction voire interdiction de l’utilisation d’herbicides, développement de l’agroforesterie…
- Maîtriser et réduire la fertilisation,et notamment la fertilisation azotée: limiter le recours en engrais azotés de synthèse, favoriser l’introduction de légumineuses, favoriser la culture d’engrais verts…
- Limiter l’usage des produits phytopharmaceutiques: améliorer l’efficience des quantités utilisées en utilisant un matériel de pulvérisation efficient limitant en particulier la dérive aérienne, favoriser l’utilisation de produits de biocontrôle comme la confusion sexuelle…
- Favoriser une meilleure gestion de l’eau par les exploitations: respect de bonnes pratiques d’irrigation avec notamment un matériel et des pratiques efficientes, réflexion sur l’enherbement des parcelles, sur la présence des haies et talus…
- Recourir à un matériel végétal plus adapté à l’agroécologie: variétés locales mieux adaptées aux caractéristiques du milieu, variétés plus résistantes à la sécheresse et à certaines maladies…